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2 février 2009

Nicolas Sarkozy : « La bataille de l’intelligence est lancée »

Le Président de la République française s’est exprimé le jeudi 22 janvier 2009, sur les travaux du comité chargé d’élaborer la future stratégie nationale de la recherche et de l’innovation, pour les quatre années à venir.

Nicolas Sarkozy a défendu sa réforme contestée de l’organisation de la recherche. Nicolas Sarkozy a violemment blâmé le caractère « infantilisant et paralysant » du système de recherche « à la française ». Le Président a dénoncé « les résultats médiocres » de la recherche française. Il a demandé : « Qui peut sérieusement penser que la France peut prétendre gagner aujourd’hui la bataille de l’intelligence avec une organisation et des outils datant de plus d’un demi-siècle ? ». Valérie Pécresse, ministre de la Recherche, doit définir sa stratégie et remettre ses travaux au gouvernement au printemps.

Pourquoi une réforme de l’organisation de la recherche ?

L’objectif principal de la réforme est de dynamiser et de mettre en concurrence les laboratoires, de rémunérer les chercheurs à un niveau international compétitif et d’inciter au rajeunissement des équipes de recherches, tout en encourageant la mobilité.

La recherche est l’une des missions essentielles de l’université, en lien étroit avec celle de l’enseignement. Outre une question d’organisation administrative, la recherche française souffre de plusieurs maux, similaires à ceux qui touchent l’université : une insuffisance de moyens, leur trop grande dispersion, une trop grande hétérogénéité des structures.

La recherche française a pris ces dernières années un retard important selon tous les indicateurs internationaux : stagnation du nombre de chercheurs par personnes actives, nombre de publications, taux de départs des chercheurs vers l’étranger… Le poids de la recherche en France représente aujourd’hui environ 2,2% du Produit Intérieur Brut (PIB). Le produit intérieur brut représente la valeur réalisée en un an par un pays, à l’intérieur de ses frontières. L’Union Européenne (UE) demande, depuis le Conseil européen de Barcelone de 2002, un objectif de 3% du PIB repris par les gouvernements français. A titre de comparaison, il est de 2,7% aux Etats-Unis, 2,9% au Japon et 1,9% dans l’UE).

  La Commission européenne a calculé que la France consacrait chaque année 94 000 euros de budget pour un enseignant-chercheur de l’université contre 205 000 euros pour un chercheur public hors université. Aux Etats-Unis, la moyenne est de 171 000 euros. 

Qu’est-ce-que dit la réforme de la recherche ?

Le Conseil stratégique de l’innovation (CSI) présidé par Philippe Pouletty, a proposé au gouvernement une profonde réforme de l’organisation et des financements de la recherche publique. Il s’agit d’un projet neuf pour la science française.

Le centre national de la recherche scientifique a été crée en 1939. Le constat de départ est que la recherche publique française à de nombreux atouts à faire valoir à commencer l’excellence de ses chercheurs. Mais elle a l’inconvénient d’être « figée », « vieillissante » avec une moyenne d’âge de 50 ans, et surtout « mal-financée ». L’ambition est de faire de la France la première nation scientifique européenne, et soutenir durablement l’innovation, la croissance économique et l’emploi. Le CSI demande ainsi au gouvernement un «  doublement en cinq ans du financement de la recherche publique, parallèlement à l’adoption de la réforme ».

La réforme prévoit la création de « sept à dix fondations nationales de recherches (FNR) » consacrées chacune à un domaine prioritaire dont la liste et les intitulés précis restent à définir. Le CSI avance un certains nombres de thèmes comme « science de la vie, biotechnologies et électronique », « environnement et énergies nouvelles », « mathématiques, chimie et physique », « sécurité et défende », « informatique », « terre, univers et aérospatial », « sciences humaines et sociales ». L’une de ces FNR, baptisée « sciences nouvelles et transversales » serait entièrement dédiée aux projets scientifiques hors normes ou très innovants.

Les fondations se verraient confier une « large autonomie de gestion et de décision », avec à leur tête, un directeur-général nommé en Conseil des ministres pour cinq ans, assisté d’un conseil scientifique international. ). Dotées de ressources importantes, les FNR auraient pour principale mission de financer des projets de recherche fondamentale et appliquée. Le projet de loi sur les fondations voté en première lecture par l’Assemblée nationale, le 1er avril 2008, permet en effet aux particuliers et aux entreprises de déduire leur impôt 60% des sommes versés (contre 30% actuellement).

Quelles sont les espoirs fondés sur la réforme de la recherche ?

Le CSI espère pouvoir lutter contre la fuite des cerveaux et attirer dans le même temps des chercheurs étrangers, notamment américains (deux à trois fois mieux payés à qualification égale) dans les laboratoires français.

Le décalage est préoccupant. La moitié de la croissance économique d’une nation dépend aujourd’hui de son potentiel de recherche et d’innovation. Idem pour le chômage : Les pays qui ont le plus investi dans ces secteurs clefs (Irlande, Danemark, Canada, Etats-Unis) ont vu le nombre de demandeurs d’emploi le plus reculé au cours des dix dernières années.

Donia HACHEM.

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