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12 avril 2009

Lumière sur la crise des « subprimes »

C'est un témoignage venu de l'intérieur du cœur de la capitale économique londonienne. Monsieur H est Senior manager, au sein d’une des « big 4 ». La mise en place de bulles spéculatives liées aux prêts immobiliers à risque, les « subprimes », ont fait la une. Venus des Etats-Unis, le type de crédits immobiliers accordés à des emprunteurs à la solvabilité douteuse, a eu un impact considérable sur les résultats des banques européennes.

Le rapport sur la crise financière,commandé il y a un an par le chef de l'Etat français, est sans complaisance à l'égard des banques et des professionnels de marchés.  « Les rémunérations excessives ont poussés à prendre des risques inconsidérés » estime M. Ricol. Il défend l'idée d'une gestion politique des crises financières, par un renforcement du rôle de l'Ecofin, le conseil des ministres européens des finances.

Effet domino oblige

Pendant plusieurs années, les banques américaines ont accordé des crédits à haut risque à leurs clients, y compris, des ménages aux revenus peu élevés, pour financer leurs achats immobiliers. Or, ces crédits appelés les subprimes sont des crédits à forte rentabilité certes, mais à taux variable limite, à hauteur de la valeur hypothécaire des biens achetés.  La crise est apparue lorsque le taux directeur de la réserve fédérale américaine a été augmenté de façon significative, augmentant de fait les intérêts dus par les emprunteurs. Ainsi, beaucoup de ménages emprunteurs se sont retrouvés incapables de rembourser leurs crédits et les banques ont perdu des liquidités. On assiste à l’explosion de la bulle immobilière. D’autant plus que les banques se prêtent de l’argent entre elles. Si l’une tombe, il y a de fortes chances que d’autres suivent.

Prenons un exemple concret illustrant le cheminement jusqu’à la situation actuelle

·         Un couple avec disons un revenu annuel de $120,000 achète une maison à crédit d’une valeur de $1,200,000. Crédit sur 10 ans à taux variable de 10% à l’achat pour faire simple.

·         Remboursement mensuel  = $10,000 (1,200,000/120mois/10%) alors que le revenu mensuel est de $12,000.

·         Hop, le taux variable est porté à 20%, du coup remboursement mensuel = $20,000 alors que le revenu mensuel est toujours de $12,000 … conclusion, le couple ne peut plus rembourser et se retrouve endetter. Les banques ne perçoivent plus de revenus de crédit et perdent de la trésorerie.

On multiplie la même situation simple pour des millions de ménages. Voilà le système bancaire qui tremble et qui s’écroule. Puisque les banques n’ont plus d’argent, elles ne peuvent plus investir, plus gagner d’argent et plus accorder de crédits.

Le revers de la médaille

Beaucoup de spécialistes de la finance mondiale avait prévu la crise. Les gens sont poussés à la consommation, à devenir propriétaire foncier, à avoir une plus grande maison, etc. Les crédits sont accordés sans contrôle, outre mesure. La crise des subprimes était fatalement prévisible. « Si les professionnels ne gèrent pas les risques et cherchent le tout profit, c’est évident que des problèmes pendent au nez » affirme notre expert économique. Tous les spécialistes savaient très bien que prêter de l’argent à tout azimut étaient un risque énorme. Ce dernier a longtemps été sous-estimé, jusqu'à ce que la situation devienne incontrôlable. Aussi, l’argent provient des capitaux bancaires, le fruit des investissements avec les dépôts bancaires et les dépôts eux-mêmes. Plus, l’argent prêté par d’autres banques et organismes financiers.

Le capitalisme en démonstration

Le capitalisme est encré dans le système de valeur occidentale.  « L’argent domine les relations humaines dans le monde. Cela dit, la crise va mettre en lumière le besoin de plus de régulations, de plus de contrôles, d’éthique, etc. jusqu'à la prochaine crise » explique l'expert. Karl Marx avait d’ailleurs défini certaines limites du capitalisme, dans son ouvrage, Das Kapital. L’Histoire a connu des crises de moindre ampleur, telles que la crise de 1929, les chocs pétroliers de 1973 et 1979... et il y en aura d’autres. En effet, tout système a ses points positifs et négatifs. « La crise nous montre que le capitalisme a besoin de gens responsables à sa tête, et que les banques doivent avoir des activités d’investissement d’un côté, et  de gestion clientèle de l’autre, et ne pas trop mélanger les deux sans maitriser les risques, de façon précise ».

Le B.A-BA de la crise des Subprimes : www.rue89.com/files/subprimesRue89.pdf

                                                                                                                                                         Donia Hachem.

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